1917, fêter noël et le nouvel an en première ligne

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1917, Raymond FLEURY est nommé instructeur à Fontainebleau pendant que son frère cadet passe Noël et le nouvel an au front.

Table des matières

La carte du front

Décembre 1917, le sous-lieutenant Alexandre FLEURY est en position avec le 225ème régiment d’artillerie en Alsace alors que le lieutenant Raymond FLEURY a quitté le 40ème régiment d’artillerie pour être instructeur à Fontainebleau.

Position du 225ème régiment d’artillerie :

Les troupes françaises sont en bleue, les forces allemandes en rouge.

Un peu de confort

Lettre de Raymond FLEURY en date du 8 novembre 1917 (en Lorraine) :

Mes chers parents, merci d’abord pour la bonne paire de draps que je reçois à l’instant. J’ai hâte d’être couché pour mieux savourer le plaisir de dormir dans des draps. Cela change de la paille.

Le Capitaine ROUSSET est toujours en permission.
Quand il reviendra, dans quelques jours, je pourrai probablement partir.

Je reçois une gentille lettre d’André* à laquelle je répondrai bientôt.
(*) André est le plus jeune des 4 fils FLEURY.

Le temps est rudement froid depuis ce matin, surtout à cause du vent d’ouest qui souffle. Plus que jamais il fait bon au coin du feu.

Nous avons tiré cet après-midi quelques coups de canon.
CHAPEAU était parti à l’observatoire et après avoir observé une vingtaine de coups, il est rentré tranquillement. J’exagère en disant tranquillement car, événement fort imprévu dans ce pays plus que calme, il s’est vu tout à coup entouré d’une bonne dégelée d’obus de 77 qui, comme à l’habitude, ont fait beaucoup de bruit et pas de mal.

14-18 / Champ de bataille
14-18 / Champ de bataille

Raymond poursuit :

Ce pays si calme n’est guère distrayant, surtout quand on est obligé, comme nous, de rester presque toujours au même endroit à la batterie, attendant le moment, bien improbable, de déclencher le tir de barrage, si l’ami Fritz remue un peu trop.

On envie presque le sort des divisions, qui en quelques heures, ont vu défiler sous leurs yeux plusieurs grandes villes, des centaines de kilomètres, les Alpes et sont maintenant en Lombardie, pour écrire à nouveau l’intervention des soldats français en Italie, contre les Autrichiens. Mais ces derniers sont doublés aujourd’hui par les Boches, et des centaines de gros canons. Mais nous leur ferons voir que nous en avons aussi beaucoup dont pas mal sur voie ferrée et qui ont déjà dû commencer à tonner là-bas, mêlés à leurs camarades anglais et italiens. Les Boches iront certainement avec une grande prudence pour ne pas perdre une deuxième bataille de la Marne sur les rives de la Piave, de l’Adige ou du Mincio.

À bientôt.

Je vous embrasse de tout mon cœur.

La Lorraine en vidéo

Film d’époque réalisé par l’armée française.

Retour à l’école d’artillerie

Mon grand-père est de nouveau envoyé à l’école d’artillerie de Fontainebleau pour suivre une nouvelle formation. Il enrage car il avait tenté de synchroniser sa prochaine permission avec celle de son frère cadet. C’est une fois de plus raté, la frustration est donc totale d’autant plus que Raymond est désormais un officier de terrain expérimenté et n’apprécie donc guère qu’on le sépare de ses hommes et camarades.

Lettre de Raymond FLEURY en date du 1er décembre 1917 (Fontainebleau):

Mes chers parents, nous continuons notre vie ici, qui ressemble beaucoup à celle du lycée, et que nous n’aimons plus guère, maintenant, après avoir été pendant 20 mois s/lieutenant au front.
Nous sommes à peu près tous du même avis.
Vite le 15 février ! pour que nous rejoignons nos régiments.

Nous aurons, paraît-il, une permission de 12 jours à la fin du séjour ici.
Voici assez longtemps que je l’attends, cette permission.
Espérons que cette fois sera la bonne.

Le matin nous avons école à feu.
Mais nous avons tellement tiré de coups de canon jusqu’ici que l’intérêt que nous y apportons ne vaut pas celui que nous y aurions apporté en temps de paix.
Ma batterie en 1 mois 1/2 sur la Somme, à Sailly-Saillisel, a tiré près de 55000 coups de canon.
À Verdun, nous en avons tiré plus encore !

La santé est parfaite.
Je vous embrasse tous de tout mon cœur.

14-18 / Tas de douilles d'obus de 75
14-18 / Tas de douilles d'obus de 75

Difficile de revenir au front

Lettre d’Alexandre Eugène FLEURY en date du 1er décembre 1917 (de retour de permission) :

Mes chers parents, un retour de permission est toujours morose, il l’est cette fois d’autant plus que la transition est brusque. Passer rapidement de notre bon pays où l’on vient de passer 10 jours en famille à ces montagnes solitaires et affligeantes c’est dur. Tout au moins pour les premiers jours.

On sait bien qu’il faut rentrer et qu’on ne doit pas se plaindre, d’ailleurs ce serait injuste car je ne vois pas bien pourquoi on se plaindrait à propos d’une permission. Il faut comprendre que c’est déjà très bien d’avoir 10 jours tous les 4 mois. Enfin le temps effacera rapidement l’impression de solitude du retour.

J’ai touché de l’argent ce matin.
Ci-joint 100f dont vous m’accuserez réception.
Que papa achète de l’emprunt.

Mon ordonnance a trouvé le moyen de faire des bêtises pendant mon absence. Il a attrapé 8 jours de prison pour s’être absenté du cantonnement et être rentré en état d’ivresse. Comme je le disais à maman il ne se saoulait jamais depuis qu’il était avec moi. Mais il a cru probablement que mon absence était une excellente occasion. Le résultat c’est que le Capitaine veut le relever de son emploi d’ordonnance et le mettre conducteur. Cela m’embête bien, je vais essayer de faire revenir le Capitaine sur sa décision mais je ne sais si j’y arriverai.

Je termine en vous embrassant de tout mon cœur.

P.S. Je suis arrivé hier soir à bon port sans avoir eu trop froid.

Des étrennes

Lettre de Raymond FLEURY en date du 9 décembre 1917 (Fontainebleau):

Chers parents, il gèle, il gèle indéfiniment dans cette ville de Fontainebleau.
Heureusement un soleil pâle, qui n’a pas la force de fondre la neige et la glace, réchauffe cependant quelque peu et en l’absence presque totale de vent, rend la température très supportable.

Ainsi hier matin, je suis allé en bicyclette, prêtée par l’école, reconnaître un service en campagne à 11 kilomètres. Eh bien ! ça a été pour moi une véritable promenade, avec des gants fourrés aux mains et mon imperméable léger sur le dos.

Ce soir nous irons en camion auto faire ce service en campagne.
En camion, il fera plus froid. Mais comme le soleil brille, ce sera sûrement très supportable.

Je serais bien ennuyé pour indiquer un objet que ma tante Charlotte pourrait m’envoyer pour mes étrennes. Je ne vois rien, rien du tout. Ah si ! pourtant ! Mon porte-monnaie est en piteux état ; un remplaçant serait le bienvenu.

Je comprends que la maison doit être bien vide quand il ne vous reste plus qu’André*, mais comme le dit papa, il ne faut pas se plaindre au contraire quand tout le monde est en parfaite santé, ce qui j’espère, continuera avec autant de bonheur que par le passé.
(*) André est le plus jeune des 4 fils FLEURY. Son frère Marcel est à l’école de la Marine.

Je vous embrasse mille fois.

14-18 / Convoi de ravitaillement
14-18 / Convoi de ravitaillement

Boire ou obéir, il faut choisir

Lettre d’Alexandre FLEURY en date du 9 décembre 1917 (en Alsace) :

Ma chère maman, j’ai reçu aujourd’hui ta petite carte avec bien du plaisir.
Mes photos sont donc retrouvées c’est le principal du reste malgré tout ce que j’ai pu dire je n’ai jamais douté un seul instant qu’elles ne soient pas bien en place, justement trop bien en place. Le principal est qu’elles soient là.

Mon pauvre LOUVION, mon ordonnance, est définitivement relevé*. Le Capitaine a été inflexible au début puis il m’a cependant promis que je pourrais le reprendre dans 3 mois s’il se tient tranquille. J’ai actuellement un vieux très gentil, un bon paysan de St Brieuc qui n’arrête pas de travailler du matin au soir.
(*) Pour alcoolisme.

Je t’embrasse de tout mon cœur ainsi que papa et André.

Écris-moi de temps en temps.
J’espère que papa est tout à fait guéri*.
(*) Alexandre Jean-Baptiste FLEURY, d’Alexandre Eugène et Raymond souffre de la Tuberculose.

Nous changeons de position demain.
Le secteur s’anime de plus en plus.

Intendance et Pétrole Hann

Lettre d’Alexandre Eugène FLEURY en date du 13 décembre 1917 (en Alsace) :

Chers parents, nous sommes définitivement installés dans notre nouvelle position.
Nous avons quitté pour toujours, ou du moins on le croit, la vallée de Thann où nous allions passer de temps en temps quelques jours de repos. Je suis allé avec le Capitaine dire au revoir chez Monsieur DREYER non sans avoir passé un bon après-midi avec les enfants de la maison.

Au cours de cet après-midi, j’ai appris à luger, c’est à dire à dévaler une pente neigeuse à toute vitesse sur un petit traîneau où l’on se place à califourchon les uns à la suite des autres. Après quelques bonnes pelles je suis devenu un artiste.

Maintenant c’est un peu plus la guerre par ici et on a quelque travail.
Je couche avec l’Aspirant dans une caisse à pommes de terre comme dit maman, les 2 lits étant juchés l’un au-dessus de l’autre depuis ce matin grâce aux plans savants que j’ai élaborés et dont l’exécution a été assurée en quelques heures par 2 menuisiers de la batterie.

Nous sommes dans une petite cabane bien chauffée.
Mon nouvel ordonnance est épatant, je dirai bien meilleur que l’autre.
Il fait toujours froid mais l’habitude est prise et je ne m’en aperçois nullement.

Je vous joins à cette lettre 6 photos des S/off. de la batterie, photos prises le 1er jour de repos après l’offensive de l’Aisne alors que j’étais en convalescence.

Que maman joigne un flacon de Pétrole Hahn, un grand, au petit colis qui doit m’expédier le caleçon dont je lui ai parlé !

Je termine en vous embrassant tous de tout mon cœur

Des fêtes de fin d’année contrariées

Lettre de Raymond FLEURY en date du 14 décembre 1917 (Fontainebleau):

Chers parents, je crains bien de ne pouvoir aller vous dire bonjour au Jour de l’An, car nous n’aurons que 3 jours de permission possibles, les 30, 31 décembre et le 1er janvier. Avec le voyage aller et le voyage retour, j’aurais tout juste 1 jour et 2 nuits à passer avec vous. C’est bien peu et cela ne vaut guère la peine de se déranger, étant donné aussi la dépense que cela entraînerait.

Il fait toujours très froid par ici. Du reste, d’après ce que j’ai vu l’an dernier, Fontainebleau semble être toujours assez froid l’hiver.

En attendant de prendre nos élèves aspirants le 17, nous suivons en ce moment des instructions qui sont destinées uniquement à nous faire passer le temps.
Encore demain et après-demain et ce sera terminé.
Et lundi prochain je verrai enfin mes élèves Aspirants, qui seront probablement des engagés volontaires de la classe 1919.
Je n’ai toujours pas vu arriver mon ordonnance.
Le dépôt ne se presse pas de me l’envoyer.
Enfin pour le moment, je n’en ai pas trop besoin, la bonne de la pension où j’habite faisant mes chaussures et ma chambre.

Je m’occupe en lisant.
Heureusement qu’il y a une bibliothèque à l’école.
Mais par moments, je me sens tellement seul, que je n’ai même plus le goût de continuer à lire, et je pense au front et à la 6ème Batterie qui continue sûrement à être la plus belle de la toutes les batteries.

Je vous embrasse de tout mon cœur.

PS : Si ma culotte n’est pas partie, y joindre quelques boutons de culotte de rechange et 2 grosses aiguilles à repriser pour les chaussettes. Mes chaussettes de laine ont besoin d’une réparation générale.

14-18 / Train postal
14-18 / Train postal

Le cheval pour passer le temps

Lettre de Raymond FLEURY en date du 16 décembre 1917 (Fontainebleau):

Chers parents, c’est demain que mes élèves aspirants arrivent, mais les cours ne commenceront vraiment que mercredi.

Mon ordonnance est arrivé.
Il a l’air d’un bien brave homme, habitait Verdun avant la guerre et est père de 4 enfants.

J’ai fait cet après-midi une promenade à cheval, la première depuis que je suis arrivé ici, et qui m’a fait d’autant plus plaisir. J’avais pris une petite jument appelée Kiva, qui s’est montrée très douce et agréable et je tâcherai de la conserver. Il faisait beau, mais un beau mois de décembre, sec et froid. Il est même tombé un peu de neige comme je rentrais.

Je me suis acheté un réveille-matin, car il faudra de temps en temps que je me lève à 5 heures 1/2 ou 6 heures. Je vous le ramènerai quand je partirai d’ici.

Je vais faire tout mon possible pour ne rester que 4 mois.
De la sorte je pourrais rejoindre le front au début de mai 1918.
C’est encore bien loin.

Je vous embrasse de tout mon cœur.

Faire l’aller-retour pour voir ses parents

Lettre de Raymond FLEURY en date du 20 décembre 1917 (Fontainebleau) :

Chers parents, c’est hier qu’a commencé effectivement mon cours d’élèves Aspirants.
Je leur ai fait la première instruction sur le tir hier matin. Ces élèves Aspirants ont presque tous le bachot et même pas mal ont fait plusieurs années de spéciales. Mais ils n’ont pas l’air très solides, car pas mal sont des récupérés appelés récemment.

Je n’ai pas encore reçu la culotte, mais sûrement, étant donné la rapidité avec laquelle vous l’avez envoyée, je ne vais pas tarder à l’avoir maintenant. Pour les boutons, vous avez eu bien tort de les envoyer puisqu’il était trop tard. J’aurais pu tout bonnement en acheter ici, ou attendre de vous voir au Jour de l’An car je suis maintenant tout à fait décidé à partir quand même pour un jour ou 1 jour ½, car cela me distraira et me fera un plaisir énorme.
Je compte donc arriver, si j’ai un peu de chance avec les trains, le 30 décembre à 11 heures et quelques minutes à Cherbourg. Je vais essayer d’autre part de ne rentrer que dans la matinée du 2 janvier 1918, ce qui me permettrait de partir de Cherbourg le jour de l’an à 18 heures seulement.

Il fait ici un froid très fort et la neige tombée dimanche persiste toujours se changeant peu à peu en verglas.

J’ai des nouvelles d’Alexandre depuis son déplacement.
Vous en avez certainement maintenant.

J’ai hâte d’être au 29 Décembre au soir pour partir.
Quelle joie de passer le jour de l’an avec vous !

Je vais faire de l’anglais. Il y en a des cours ici. Cela me fera passer le temps et m’intéressera.

Je vous embrasse de tout mon cœur.

140 Pershing
140 Pershing

Sports d'hiver

Lettre d’Alexandre Eugène FLEURY en date du 22 décembre 1917 (en Alsace) :

Chers parents, j’ai reçu hier la lettre de papa me disant que j’ai maintenant 48f de rente. C’est fantastique !

Il fait toujours très froid, -12° vers 9 heures du soir et -7° dans la journée.
Je fais toujours beaucoup de sports d’hiver pendant une ou deux heures par jour entre deux des assez nombreux travaux que j’ai à faire.
Je suis devenu un lugeur épatant, je voudrais bien avoir des skis mais c’est difficile à trouver.
D’ailleurs Fritz a maintenant de drôles de manies et on ne se promène plus aussi librement qu’autrefois.

Tout va bien, j’espère que vous êtes tous en aussi bonne santé que moi, je vous embrasse.

14-18 / Ravitaillement
14-18 / Ravitaillement

Noël au front

Lettre d’Alexandre Eugène FLEURY en date du 24 décembre 1917 (en Alsace) :

Bien chers parents, il est 3 heures de l’après-midi, il fait froid, mais le soleil brille, les avions boches sont venus nombreux survoler nos lignes, pendant que j’écris, le ronflement de leur moteur se mêle à l’éclatement de nos 75 contre avion qui tirent sans arrêt.

La mitrailleuse de la batterie crache et m’assourdit de son tictac régulier.
On fait ce qu’on peut pour faire peur à Fritz mais il faut reconnaître qu’il est difficile à décourager, car malgré les points blancs des éclatements qui le suivent il reste là au-dessus en virant largement, tout noir qu’il est dans le ciel bleu tacheté de flocons blancs.

Alexandre Eugène poursuit :

J’ai reçu hier une carte de Raymond me disant qu’il a maintenant deux brigades d’élèves Aspirants.

Ce soir nous irons à la messe de minuit à Mittlach et ce sera important cette messe de minuit dans une toute petite église de campagne à 1800 mètres des boches.

Ce soir ce sera un peu fête, les hommes ont touché un repas de lapin, ils ont acheté un peu plus de vin qu’à l’ordinaire et les chants retentiront, ils passeront loin de chez eux, ces gens parmi lesquels une dizaine sur 30 sont des pays envahis, un instant de gaîté qui les soustraira pour un jour à leur dur labeur.

Ci-joint 3 photos* de mer de nuages prises comme les autres du Klinzkopf.
Accusez m’en réception.
(*) Clichés perdus ou détruits lors du bombardement de Saint Lô en juin 1944.

Je termine chers parents en vous embrassant de tout mon cœur.

Cette lettre vous parviendra vers le nouvel an et j’en profite pour souhaiter à tous papa maman et André une bonne et heureuse année, une bonne santé.

J’ose croire malgré tout que 1918 verra sinon la fin de la guerre du moins les approches de la paix et d’une paix glorieuse pour laquelle la mort de centaines de milliers d’hommes n’aura pas été inutile.

Je vous embrasse encore de tout mon cœur.

Klinzkopf
Klinzkopf

La luge comme passe-temps

Lettre d’Alexandre Eugène FLEURY en date du 26 décembre 1917 (en Alsace) :

Mes chers parents, pas grand-chose de neuf, le Noël s’est passé calme malgré l’apparence un peu tapageuse.

Aujourd’hui le Capitaine de la 29, Capitaine LACAZE est descendu manger avec nous et après dîner comme digestif nous avons fait de la luge.

1917 / Alexandre Eugène FLEURY (à gauche) et un de ses camarades
1917 / Alexandre Eugène FLEURY (à gauche) et un de ses camarades

Alexandre Eugène poursuit :

Il circule des bruits d’après lesquels le Commandant nous quitterait, le Capitaine COURBOULIN prendrait alors le commandement provisoire du groupe, et paraît-il, nous aurions un nouveau Commandant venant de l’intérieur. Ce serait honteux vraiment si encore une fois la place échappait à notre Capitaine. Enfin on verra bien.

Raymond m’écrit aller en perm à Noël, tant mieux.
Ce sera pour lui une consolation de cette tuile* de Fontainebleau.
(*) Raymond déteste manifestement son rôle d’instructeur et n’a qu’une hâte, retourner au front au sein de sa 6ème batterie du 40ème régiment d’artillerie !

Marcel* est bien flemmard pour écrire.
(*) Marcel est l’un des 4 fils FLEURY.

Je vous embrasse tous.

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