Table des matières
Contexte
En 1947, Solange a 34 ans.
Elle est mariée depuis 16 ans avec Marcel et ils sont les parents de 4 jeunes filles.
Ils viennent de passer 8 longues années éprouvantes à Yaoundé au Cameroun.
Après 15 mois de séjour à La Rochelle, vient le moment de repartir en mission outre-mer.
Choix cornélien
Le ministère des colonies, renommé en 1947 ministère de la France d’Outre-mer, propose l’Inde.
Marcel doit s’y occuper des travaux dans les 5 villes sous protectorat français.
Cependant, comme tous parents, Solange et lui hésitent à cause des enfants.
En effet, comment suivre une scolarité si loin et sans résidence fixe ?
Finalement, bien que terriblement tentés, Marcel refuse le poste.
Une nouvelle proposition arrive pour un poste d’ingénieur en Guadeloupe.
René CATTLELAIN, un cousin de Marcel, l’y a précédé et semble satisfait de cette affectation.
Le sort fait que ce dernier ne survit pas à une opération de l’estomac dans un hôpital colonial.
Malgré cela, et évoquant le hasard, Marcel accepte cette opportunité en accord avec Solange.
Ce sera donc la Guadeloupe !
Vol sans retour
Un soir, en rentrant dans leur villa « Les Palmiers », Marcel découvre un message de la Poste.
Le texte dit ; « appeler dans les plus brefs délais le ministère des colonies à Paris ! ».
Marcel enfourche aussitôt son vélo et redescend en ville.
En effet, à l’époque, le couple CRÉPIN n’a ni automobile, ni téléphone.
Malheureusement pour le cycliste, il est passé 18 heures et la Poste est fermée.
Tant pis se dit-il, ce sera pour demain !
Mais le lendemain, c’est trop tard car quelqu’un a déjà pris sa place !
Il s’agissait d’une offre faite à Marcel pour rejoindre son poste en Guadeloupe par avion.
En effet, à l’époque le transport aérien au-dessus de l’Atlantique est balbutiant et les places rares.
S’il avait pu y avoir accès, le reste de la famille aurait de toute façon fait le voyage par bateau.
Ainsi, cet avion qui transportait des fonctionnaires, n’arriva jamais…
Voici ce qu’en dit le rapport en 1947 :
L’hydravion Latécoère 631, nommé « Lionel de Marnier », effectuait un service aller-retour de Biscarrosse, France à Fort de France, Martinique, avec une escale ravitaillement à Port-Etienne, Mauritanie.
À 15h05, l’avion a décollé pour la première étape du vol retour.
L’altitude de croisière était de 3000 mètres dans des conditions météorologiques aux instruments.
La durée de vol prévue de Fort de France à Port-Étienne était de 16 heures et 15 minutes.
Des rapports de position horaires ont été effectués jusqu’à 00h11 UTC, date à laquelle il a signalé le passage à 1927N, 3825W.
Aucun contact n’a été établi avec le vol et l’avion n’est pas parvenu à arriver.
Une mission de recherche a été lancée à l’aide d’un sous-marin, de 3 navires, d’un Lockheed Constellation, d’un Latécoère 631, de 3 B-17 et de 7 B-29.
Le 6 août, un garde-côte américain, l’USCGC Campbell, a signalé avoir trouvé 2 sièges d’avion à 18°17N, 17°00W.
Le Campbell et un autre navire ont collecté plusieurs autres débris plus petits avant que les recherches ne soient interrompues le 8 août.
L’avion s’est écrasé dans l’océan Atlantique à environ 1900 km à l’ouest de Dakar, au Sénégal.
Conclusions : « Les membres de la commission sont unanimes pour attribuer l’accident à un événement grave et soudain dont l’origine n’a pu être vérifiée avec certitude. »
Il est tombé en mer, c’est donc là la seule certitude !?
Les hydravions Latécoère de ce type ne feront pas carrière…
Pour Solange, elle écrit dans ses mémoires que ce n’était pas l’heure et qu’ils l’ont échappé belle !
Dans l’attente du départ
Avant de partir en Guadeloupe, le couple CRÉPIN décide de vendre leur villa pour une plus récente.
Plus agréable avec ses 700 mètres carrés de terrain, elle est située près de la clinique et de l’avenue Guitton où demeurent les parents de Marcel.
Comme la nouvelle maison a été achetée occupée, leurs meubles vont en dépôt chez CHEVRIER, un copain de guerre de Marcel.
En attendant le départ en bateau, tous les 6 s’entassent avenue Guiton, chez les parents de Marcel.
Pour les soulager, Solange et Marcel se rendent avec leurs enfants en petit séjour à l’ile de Ré.
C’est le fameux CHEVRIER qui leur a trouvé une location rudimentaire dans une ferme de ses amis.
C’est là qu’un jour, passant devant l’étable, Solange surprend leur petit garçon de 4 ans, sous la vache, en train de téter !
Paisible traversée
Enfin arrive le moment d’embarquer à Bordeaux sur un cargo.
Là aussi c’est n’est pas non plus le confort des premières classes des Messageries maritimes.
De plus, les cabines ne sont pas mixtes du coup Marcel dort ailleurs.
Pendant ce temps, Solange et ses 4 filles logent dans une cabine de 8 personnes.
Il y a là une vieille institutrice guadeloupéenne, une étudiante et son jeune frère sourd et muet.
Le voyage se passe sans histoire malgré tout.
Peu de confort, mais tous apprécient le luxe d’avoir du pain blanc dans ces années d’après-guerre ; fini le pain de maïs et plus de tickets de rationnement !
Guadeloupe, l’île aux belles eaux
Après une quinzaine de jours de traversée, un matin tous se réveillent en rade de Pointe-à-Pitre.
Le jour même, la famille CRÉPIN prend la route et c’est la découverte de l’ile.
Après tant de bleu, ils admirent la verdure luxuriante et les champs de canne à sucre.
Il y a aussi ces petites maisons couvertes en tôle, parfois posées sur de grosses pierres.
Puis, c’est Basse-Terre, leur destination finale.
Solange se souvient du Champ d’Arbaud et l’hôtel en bordure, le seul capable de les recevoir.
Ainsi, ils se contentent dans un premier temps d’une grande chambre et de 2 lits pour 6.
Rapidement arrive leur ami TRÉBOS, prévenu de leur arrivée par le Préfecture où il travaille.
C’est avec joie qu’ils le retrouvent et embrassent ce visage ami connu à Yaoundé.
Ensuite, il les emmène à Gourbeyre, chez lui et son épouse qui les reçoit chaleureusement.
Ils parlent longtemps de leurs souvenirs communs du Cameroun.
Par la suite, ils auront d’excellentes relations tout au long du séjour, et après, en France.
Logement vacant
Leur ami TRÉBOS se débrouille pour qu’ils soient logés au plus vite dans Basse-Terre.
Du coup, l’’administration réquisitionne un appartement vide au-dessus d’une banque.
Il appartient alors à un administrateur guadeloupéen qui est en service en Afrique.
Ce logement est dans grande maison en bois, de style colonial américain.
La famille CRÉPIN y dispose de 2 étages.
Les anciens propriétaires étaient de riches commerçants.
Décédés, l’appartement est resté tel quel, meublé à l’européenne.
Tous les styles s’y côtoient avec plus ou moins de bonheur.
Il y a là un piano à queue, des balancelles, un buffet Henri II, des lits à baldaquin et des armoires à glaces dans le style XIXe.
Derrière la maison, il y a des dépendances et sur le côté, une partie fermée à laquelle ils n’ont pas accès.
Et tout au bout, près d’une terrasse, il y a en extérieur la cuisine.
Pour être honnête, elle n’est composée que d’’une table, d’un garde-manger, le tout plein de cafards…
Un quotidien brut
La famille CRÉPIN s’accommode de ces conditions de vie, habituée à plus dur par le passé.
Ainsi, ils mettent en place un système pour recueillir l’eau de pluie dans de grandes jarres.
Ils usent ensuite de permanganate pour pouvoir l’utiliser sans risque.
La cuisine se fait donc à l’extérieur sur simples 2 réchauds à pétrole.
Tous apprécient l’aide de notre bonne Andrée très débrouillarde et attentionnée.
Il y a bien au rez-de-chaussée une vieille cuisine coloniale, à côté d’un potager.
Cependant, les CRÉPIN ne l’utilise pas en raison du voisinage avec la banque.
Plus embêtant, il n’y pas de véritable salle de bain dans ce type de maison.
En revanche, chaque étage dispose d’une petite pièce affectée à la toilette.
Ainsi, chacune comporte un lavabo et un tub posé sur un bac cimenté.
L’atout du logement est sans conteste le salon qui est immense.
Mais le mieux, c’est l’emplacement de la maison qui est central, en bas de la ville de Basse-Terre.
Les amis
Cet emplacement idéal fera du logis des CRÉPIN le point de réunion des amies, au retour de la plage.
Ainsi, les familles HUGUET et ARZUR, s’arrêtent très fréquemment chez eux.
On y joue du piano, on y chante et surtout, on y rit beaucoup.
Lorsque Madame TRÉBOS est présente, elle s’accompagne au piano et chante de sa belle voix de soprano.
Monsieur ARZUR fait le pitre et assure le spectacle.
Déchaîné, un jour, il défonce un fauteuil en jouant au singe sous les acclamations de tous.
Solange revoit la scène, bien des années plus tard ; elle voit sa surprise et en rit encore.
Petite Anse, la vie heureuse
Marcel, de par ses fonctions, a rapidement obtenu une voiture neuve, une MATFORD.
Elles sont rares en cette période d’après-guerre, opération difficile compte tenu de l’époque.
Ainsi tous les dimanches, la famille organise un pique-nique à Petite Anse.
En 1947, c’est alors une plage sauvage, presque déserte où les amis se retrouvent avec joie.
Une fois l’automobile garée en haut, sur le côté de la route, tous descendent la colline sauvage.
Par un sentier tortueux, entre branches et épines, ils atteignent rapidement à la plage.
Devant eux, la mer bien bleue et à gauche, des rochers très appréciés des enfants.
La plage est superbe, bordée d’arbres.
Ce sont des mancenilliers dont les troncs sont très fins.
Solange ne peut s’empêcher de rire lorsque son époux Marcel prétend se cacher derrière pour se rhabiller.
Ces arbres particuliers produisent également des fruits à la saveur brûlante.
Le malheureux Marcel a un jour la curiosité de goûter ; il crache bien vite avec une grimace explicite !
Tout le monde se baigne sur cette plage idyllique.
Pendant ce temps, Monsieur HUGUET pratique la pêche sous-marine.
Du coup, il inspire probablement la petite Annie.
Ainsi, à 6 ans, armée d’un masque de plongée, son petit derrière en l’air, elle passe son temps dans l’eau.
Solange écrit dans ses mémoires ; heureuse époque !
Aujourd’hui Petite Anse est devenue une plage pour touristes m’a-t-on dit.
Il y a même un hôtel-restaurant.
Je garde mes souvenirs, je souffrirais de voir cela.
Éducation laïque
Une de nos préoccupations des parents, en Guadeloupe, est d’inscrire leurs enfants à l’école.
Les 2 aînées, Jacqueline et Pierrette vont au lycée.
En revanche pas de petites classes pour Michèle et Annie car elles ne sont disponibles que les sœurs !
Comme Marcel s’y oppose fermement, Solange trouve des cours préparatoires privés.
La petite Annie y semble rapidement heureuse parmi les enfants de son âge.
En revanche, Solange cache à son époux que l’institutrice débute la classe par une la prière…
Michèle va chez une autre guadeloupéenne qui fait un cours élémentaire non loin du lycée.
Cela ne se passe pas trop mal.
Solange doit surveiller et aider car elle considère l’enseignement comme laissant un peu à désirer.
De même, le lycée manque parfois de professeurs.
Dans ce cas, ils prennent des auxiliaires comme un dentiste, en attente d’arrivée de ses appareils !
Du coup, Solange s’investit dans les 2 matières que ce sont le français et les maths.
Leur ami HUGUET, ingénieur agronome, intervient quand elle est dépassée.
Avec cette organisation, les 2 deux aînées seront souvent en tête de classe.
Jacqueline a même un prix d’excellence mais s’apercevra en France qu’elle a bien des lacunes !
À Paris, il faudra finalement 3 ans à l’une, et à l’autre, pour obtenir les 2 bacs.
Chaleur et santé !?
Bien vite, l’emplacement de la maison considéré initialement comme idéal, ne l’est finalement pas !
En effet, lorsqu’il fait chaud, être en bordure de la rue commerçante de Basse-Terre ne permet pas une bonne aération.
Les européens, comme les HUGUET et les ARZUR ont pu se loger à Saint-Claude.
Ainsi, sur les hauteurs, dans des maisons entourées de jardins, ils sont bien mieux lotis.
Malgré tout, et après le Cameroun, les 4 filles du couple supportent bien le climat.
Côté santé, toutes les 4 contractent la rougeole dont elles finiront par guérir.
En revanche, leur mère, Solange, va moins bien et souffre longtemps de ses intestins.
Les médecins pensent que cela est dû aux amibes ; le traitement est éprouvant.
Ainsi, l’eau est mise en cause et des mesures drastiques sont mises en place.
Solange interdit à ses enfants de boire là où on n’est pas sûr de la qualité de l’eau.
Par exemple, chez le préfet où le service de la table est confié aux domestiques !
Du côté de Marcel, rien de particulier si ce n’est un lombago tenace et douloureux.
Mais à part cela, il se plait en Guadeloupe où il consacre son temps aux routes et aux ponts.
Son travail le satisfait et il entretient de bonnes relations avec ses collègues locaux et expatriés.
Ainsi, FEUILLARD fut très longtemps fidèle même après qu’ils eurent quittés les Antilles.
Vie locale
Dans les mémoires de ma grand-mère, Solange, certaines expressions reviennent souvent.
Ainsi, malgré tracas, elle apprécie la Guadeloupe où la vie est agréable selon elle.
Il y a bien entendu les réceptions à la préfecture, les bals et les fêtes pour les jeunes
Et puis, nouveauté par rapport à autrefois, il y a des cinémas.
Cependant, elles ne sont pas toujours de premier choix.
Ce qui arrive un soir à Monsieur HUGUET pendant la projection du film en est un exemple criant.
En effet, dans le noir, les yeux fixés sur l’écran, il sent tout à coup un grattement le long de sa jambe.
Intrigué, il se lève et sort aussitôt dans le hall pour défaire son pantalon ; un rat s’échappe !
Cela donne une idée de la vétusté des lieux…
Piano « béké »
Solange n’évoque guère les « békés ».
Ce sont des Français établis depuis 2 ou 3 siècles, depuis l’arrivée des colons.
Mariés entre eux, ils vivent dans de luxueuses maisons coloniales sur les hauteurs de Saint-Claude.
À l’époque, ils semblent très avides d’attirer chez eux des Français de France.
Ma grand-mère généralise dans ses mémoires en déclarant ; « nous ne sympathiserons guère ».
Pourtant, elle garde souvenir de « Mad », une professeure de piano.
Solange l’a connue par l’intermédiaire de Madame TRÉBOS.
Elle habite Basse-Terre et sa vie était entièrement vouée à la musique ; chez elle, il y a 2 pianos !
D’origine béké, comme Madame TRÉBOS, mariée à un magistrat, mais ayant également vécu en France et en Indochine.
Bref, elle accepte de prendre les 2 aînées, Jacqueline et Pierrette, comme élèves.
Dans le même temps, elle confie Michèle à une pianiste formée par elle ; Mademoiselle CHARPENTIER.
Puis, « Mad » repéra la petite dernière, Annie, alors âgée de 6 ans.
Elle veut la faire débuter ; rapidement adorée, elle la trouve même douée !
Solange se souvient de sa petite fille lui montrant ses petits doigts aux bouts carrés et dodues.
Annie lui dit alors ; « la petite main de CHOPIN ! ».
Vers 8 ans, elle joue effectivement les valses de CHOPIN.
La valse de l’Adieu fut d’ailleurs son grand succès.
Cher petit amour.
Solange, ma grand-mère, n’a évoqué que rarement la disparition brutale de sa fille Annie.
Elle ne l’a pas fait certainement par éducation et par pudeur, où parce qu’elle n’a jamais compris !?
C’est donc là l’un de ces rares passages où elle évoque post mortem, avec émotion, ma mère.
L’ascension du volcan
Lors des 3 années passées en Guadeloupe, il y a une excursion à La Soufrière avec des amis.
La famille CRÉPIN quitte Basse-Terre bien avant le jour afin d’être au pied du volcan aux premières lueurs.
Débute alors l’ascension et en quelques heures, ils atteignent le sommet.
Devant eux, ils observent des fumerolles sur une des pentes du cratère.
Solange a alors conscience du moment, un instant unique pour tous.
Ils font ensuite le tour du sommet et découvrent un petit abri où ils pénètrent.
En effet, tous sont frigorifiés et cherchent à se réchauffer.
Du coup, quelqu’un allume quelques branches pour faire un feu.
Mais il faut fuir bien vite ; en effet, faute d’aération, la fumée les étouffe rapidement.
Cela se termine par des rires.
À la descente, affamés, tous se restaure chez les HUGUET, à Saint-Claude.
Saison des pluies !
Un après-midi, il tombe 3 mois de pluie torrentielle en seulement quelques heures !
Du coup, la rivière « aux herbes », toute proche du domicile, grossit à vue d’œil.
Bientôt, le cours d’eau est parcouru par de grosses vagues bruyantes qui vont jusqu’à la mer.
Ainsi, la maison de bois, collée à la leur, est emportée par ces flots déchainés.
Finalement, la rivière finit par quitter son lit et envahit rapidement la rue.
Solange est affolée et craint le pire en l’absence de Marcel partit au travail au petit matin.
N’y pouvant plus, elle ramasse les papiers essentiels et fuit avec ses 4 filles qui n’en mènent pas large.
Le refuge idéal, et le plus proche, est alors l’église.
En effet, construite en dur, elle est de plus surélevée de quelques marches.
À cet instant, cela semble pour Solange suffisant pour résister à cette poussée des eaux.
Toutes courent vers l’édifice religieux et y pénètrent, trempées jusqu’à l’os !
Les 4 jeunes filles grelottent et quelqu’un les couve charitablement.
Ici, il n’y a que des soutanes ; c’est dans cet état que Marcel les retrouvera.
Solange voit encore sa tête, toujours aveuglé par sectarisme !
Sauver par l’église ?
Pourtant, c’est bien grâce à un prêtre que ce même jour Marcel échappe lui aussi à un accident !
En effet, inquiet de notre situation au voisinage de la rivière en furie, il quitte son bureau.
À bord de sa Matford, il revient rapidement vers le domicile familial.
Alors qu’il approche à grand vitesse, avec peu de visibilité, une ombre lui barre soudainement le passage.
Il freine brutalement et stoppe devant un prêtre les bras ouverts pour faire barrage.
La voiture s’apprêtait alors à franchir le pont qui n’existait plus !
Ce dernier venait d’être emporté par les eaux furieuses.
Cependant, toujours dans son élan, Marcel fait aussitôt demi-tour et tente de passer ailleurs.
Finalement, c’est très tard qu’il retrouve ces femmes, saines et sauves dans le décor cité plus haut.
Solange ne sait plus trop comment il a pu passer la rivière déchaînée ?
C’est sans aucun doute à pied, sur le deuxième pont inondé mais qui lui a résisté !
Le lendemain, Solange a du mal à dissimuler la gêne occasionnée par Marcel.
En effet, il n’a eu aucune attitude reconnaissante envers les prêtres qui les avaient aidés…
Retour en métropole
Le séjour à Basse-Terre, en Guadeloupe, va durer 3 ans de 1947 à 1950.
Au retour, la famille CRÉPIN intègre la villa acquise avant leur départ mais jamais habitée.
Cependant, les locataires rechignent à quitter les lieux et il faut faire jouer leur droit de propriétaires.
Solange, Marcel et leurs 4 filles ne vont y rester que quelques mois.
En effet, nommé à Paris, il faut de nouveau tout quitter en septembre 1951.